Artiste plasticienne et graveuse : rencontre avec Marie-Atina, Hôte Nohô

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On Monday 15 September 2025 at 10:47

Artiste plasticienne et graveuse : Marie-Atina nous ouvre les portes de son atelier à Bordeaux

Dans cet interview, nous partons à la rencontre de Marie-Atinaartiste plasticienne et graveuse installée à Bordeaux. Diplômée des Beaux-Arts, elle nous partage son parcours, ses techniques de prédilection et sa vision d’un art accessible, libre et inspiré par la nature. De la linogravure aux expérimentations DIY, Marie-Atina donne vie à des œuvres empreintes de poésie et de spiritualité.

Qui es-tu, Marie-Atina ?

Je m’appelle Marie-Atina, je suis artiste plasticienne et graveuse. J’ai étudié à l’École des Beaux-Arts de Bordeaux, une ville que j’ai adorée et dans laquelle j’ai décidé de m’installer. C’est pendant mes années d’études que j’ai découvert la gravure, en effectuant un stage à l’École d’art graphique de Pau.
J’ai obtenu mon diplôme en 2009 (le DNSEP). Après mes études, j’ai commencé à animer des ateliers de dessin, car c’est par là que tout a commencé pour moi, bien avant la gravure.

Comment es-tu passée du dessin à la gravure ?

Le dessin, c’est quelque chose que je pratique depuis toute petite. Comme beaucoup d’enfants, je griffonnais tout le temps, mais je n’ai jamais arrêté. Après le lycée, j’ai d’abord suivi une formation en stylisme. Ce qui m’intéressait, c’était surtout le motif répétitif et le textile en tant que support, plus que le vêtement lui-même.

Cette envie de liberté dans la création m’a naturellement conduite vers une école des Beaux-Arts.
Pendant mes études, je dessinais beaucoup et je faisais aussi de la photographie argentique. J’adorais le développement photo, et le jour où je suis entrée dans un atelier de gravure, j’ai eu une révélation : j’ai trouvé que cela ressemblait à un labo photo… mais avec la lumière du jour !

La gravure m’a immédiatement séduite, car elle réunissait mes deux passions : le dessin et l’image imprimée. On grave un support (métal, lino, etc.), on l’encre, puis on tire l’image comme un tirage photo. Ce processus m’a fascinée : on part d’un trait pour obtenir une empreinte, un peu comme on part d’un négatif pour révéler une photo. C’est ce lien entre le geste, la matière et l’image qui m’a définitivement conquise.

Quelles sont les techniques de gravure que tu utilises ?

La linogravure

C’est la technique que j’utilise le plus souvent. La linogravure est appréciée car elle est non toxiquefacile à nettoyer(à l’eau) et rapide à mettre en œuvre. En 1h30, on peut déjà réaliser un petit tampon encreur ! C’est une technique souple, qui permet beaucoup de liberté.

Le Tetra Pak

Je travaille aussi avec du Tetra Pak, ce matériau de récupération (briques alimentaires) dont l’intérieur métallisé permet de graver comme sur une plaque de cuivre. Le rendu est proche d’une pointe sèche traditionnelle, pour un coût quasi nul. On peut imprimer chez soi avec une presse manuelle ou même une machine à pâte ! C’est une technique très Do It Yourself, que j’aime partager dans mes ateliers.

Le monotype et l'impression de matières

Le monotype, c’est une technique d’impression directe, presque picturale. On peint ou on encre un support lisse (plastique) puis on y dépose des éléments (dentelles, végétaux, tissus) pour créer une composition unique. Ensuite, on passe le tout sous presse pour révéler l’empreinte. C’est un procédé très libre, proche de la peinture intuitive.

Ce que j’aime par-dessus tout, c’est l’expérimentation. Tester des matières, des textures, des outils… La gravure est un terrain de jeu infini.

Y a-t-il une œuvre dont tu es particulièrement fière ?

Oui, une linogravure qui appartient à ma série des Statuettes cosmiques. C’est un travail inspiré des statues-menhirs préhistoriques, des sculptures anthropomorphes que l’on peut notamment voir au musée Fenaille à Rodez. J’ai eu un véritable coup de cœur pour ces formes archaïques, puissantes, presque magiques.

Depuis 4 ou 5 ans, je décline autour de cette thématique des personnages hybrides, comme des esprits de la nature. C’est un travail très personnel, presque méditatif.

Où peut-on voir tes œuvres exposées ?

J’expose régulièrement, que ce soit en collectif ou en solo.
La prochaine exposition aura lieu les 4 et 5 octobre 2025, dans l’atelier de mon amie Valerie Harris au 3 Allée du docteur Festal, 33120 Archachon. Elle m’a très gentiment invitée à partager ses murs le temps d’un week-end à l’occasion de la 6ème édition du Parcours des Ateliers d’Artiste d’Arcachon.

As-tu d’autres passions en dehors de la gravure ?

Je suis passionnée par les voyagesla découverte de musées, la lecture… mais tout tourne plus ou moins toujours autour de l’art. J’aime explorer, apprendre, m’émerveiller. C’est cette curiosité qui nourrit aussi ma pratique artistique.

A retenir

Marie-Atina incarne une génération d’artistes pour qui la matière, le geste et la transmission sont au cœur de la démarche. À travers ses gravures délicates et ses expérimentations sensibles, elle nous invite à ralentir, à observer et à redécouvrir le monde à travers les empreintes qu’on y laisse. On peut la retrouver dès maintenant sur Nohô pour en apprendre plus sur les techniques qu’elle utilise. La rencontre aura lieu dans le quartier Marcel Sembat, à Bègles (proche du Pont Simone Veille et des boulevards).

Si toi aussi, tu es un passionné comme Marie-Atina et que tu souhaites partager ton savoir avec des personnes curieuse d’en apprendre plus : inscris toi rapidement et crée ton annonce gratuitement.« 

 

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